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20 L'ANNEN.....JANMè BLIé Nou L'ISTWè
20 L'ANNEN.....JANMè BLIé Nou L'ISTWè , Repose en Paix , Nous ne t'oublierons JAMAIS .....SHAKA KAREBU ex Michel KAPEL (27/11/1942 – 11/00 7/2000)
Le 11 juillet 2000 au lieu dit Degrad Edmond sur la commune de Roura, était abattu lâchement d'une balle dans le dos le militant anticolonialiste, anti-impérialiste, anti-électoraliste et avant tout le militant, sans aucune compromission, pour la libération de son pays la Guyane du joug colonial français : Michel KAPEL renommé par lui même SHAKA KAREBU délaissant ainsi le nom que les esclavagistes avaient imposé à sa famille.
Michel KAPEL œuvrait depuis février 2000, par le biais d'une association qu'il avait créé, pour la réinsertion de la jeunesse guyanaise touchée par la drogue par les arts martiaux (il était 2ème dan de Taekwondo) et le travail de la terre. C’est sur le lieu qu’il avait choisi pour monter un centre d’accueil de jeunes qu’il a été tué.
QUI ETAIT SHAKA KAREBU ex MICHEL KAPEL ?
Né le 28 novembre 1942 à Cayenne, d'un père enseignant et d'une mère employée de commerce, Michel KAPEL poussé par son père, part en France et entreprend de hautes études à l'issue desquelles il sera diplômé : d'une licence de Sciences, une maîtrise es Sciences électronique électrotechnique - automatique et d'un diplôme d'ingénieur des Travaux Publics de l'ESTP. Ce dernier n'ayant jamais pu être mis en valeur dans son pays, car depuis longtemps, en Guyane, le domaine des travaux publics est le fleuron des magouilles financières. Les entrepreneurs guyanais et français sachant que Michel KAPEL étalerait leurs turpitudes, l'ont automatiquement écarté de toutes possibilités d'emploi dans ce secteur. Après un bref passage au CNES en qualité d'ingénieur où il n'a pas manqué de dénoncer les spoliations de la terre guyanaise par l'installation du centre spatial et les effets polluants de cette activité, il a donc échoué dans l'éducation nationale où dès le début ses cours de sciences étaient orientés vers la science de la liberté dans un pays colonisé. Il se plaisait à dire qu'en France durant ses études de mathématique on lui avait fourni un livre de Cheik Anta Diop et qu'il avait ainsi réalisé qu'il n'était pas fils d'esclave mais fils de pharaon!
Très tôt, il se jettera dans le militantisme à travers l'Union des Etudiants Guyanais de Paris dont il sera un moment le responsable, mais ses attitudes radicales et sans compromissions avec le système étatique lui vaudront d'être déjà trahi par les mêmes qui aujourd'hui sont sur la scène politique en qualité des « ZELUS ZELES » (sic Michel). De retour au pays , il militera au Parti Socialiste Guyanais dont il sera exclu suite à sa responsabilité dans la création de la sous section du parti qui revendiquait haut et fort à travers lui, l'indépendance.
Dès son entrée dans la vie professionnelle en 1969, il adhérera au syndicat indépendantiste UTG jusqu'en 1998.
En décembre1974 il sera arrêté victime d'un complot fomenté par l'état l' accusant ainsi que sept autres de ses camarades, de préparer l'enlèvement d'enfants de fonctionnaire, de détention d'armes prohibées et d'atteinte à la sûreté de l'état ; leur seul crime, en fait, était de vouloir vivre dignement en hommes libres dans leur pays et de commencer à s'organiser pour cela. Ils seront malgré la mobilisation populaire, déportés par l'ancienne cour de sûreté de l'état, à la Santé. Durant leur séjour, ils seront visités par F. MITERRAND qui en pleine campagne pré- électorale leur promettra un autre statut pour la Guyane d'où le revirement de certains d'entre eux qui sont rentrés dans la logique socialiste française dès leur retour au pays. Gaston MONERVILLE grand ami de son père lui aurait déclaré après cette incarcération : « Petit, plus jamais ils ne t'arrêteront car ils ont vu ta force face à la répression et ta détermination dans ta lutte, ils n'auront comme autre alternative que celle de te tuer! » Sombre présage......
En effet loin d'avoir été cassé, comme d'autres, par la prison, il reprendra le combat indépendantiste dès son arrivée en Guyane à travers différents journaux : TAM TAM REVOLUTION, ROT BO KRIK , LAGWIYANN NOV ; une émission de radio : KROMANTI TONGO ; différentes organisations : FROLUTAR ( Front de Lutte pour Armer le Peuple), le MAYOBRIZ (Mayouri pou Briga Ké Zouti),COMITE BRIGA POU FOUT LALEJYON DERO DI LAGWIYANN, COMITE MAYOURI DANGER ARIANE l'O!PANGA et enfin le FULAC.
Au niveau des arts martiaux, il sera aussi celui qui amènera en Guyane le Karaté, l'Aîkido, la self défense et quelques années plus tard grâce à ses amitiés surinamiennes le Tae Kwon Do ; ses deux maîtres étant Me Eric LIE du Surinam 5ème Dan et Me KIM YONG HO de Corée 9ème Dan, KAPEL étant lui même 2ème Dan.
Durant un séjour d'un peu plus d'un an en Angleterre début des années 80,(où il aura le bonheur de rencontrer Bob Marley), il sortira un disque de reggae dont les paroles en créole dénoncent bien entendu la situation coloniale de la Guyane.
Durant cette période d'autres militants indépendantistes seront arrêtés suite à des attentats. SHAKAKAREBU ex Michel KAPEL, malgré une interdiction de séjour en France, se jouera du système en venant leur rendre visite régulièrement en prison. Puis devant cette nouvelle vague de répression il prendra la décision de rentrer au pays.
Ayant toujours entretenu des rapports avec les milieux politiques indépendantistes du Surinam (ex Guyane Hollandaise) et avoir même participé activement à certaines luttes, c'est lors d'une invitation officielle de son organisation le FULAC à la fête de l'indépendance du Surinam, qu'il rencontrera des représentants libyens. De cette rencontre suivra plusieurs voyages en Libye avec plusieurs de ses camarades et sa participation à la MATHABA MONDIALE (regroupement des comités révolutionnaires du monde) du 15 au 18 mars 1986 qui lui permettra d'élargir ses relations internationales. Cà, le gouvernement français ne lui pardonnera jamais et pour nous, serait la cause de sa mort.
En 1988 le FULAC son organisation invitera le FLNKS en Guyane. La participation des guyanais sera frileuse et les mêmes qui maintenant s'appuient lâchement sur la lutte des Kanaks pour mendier à l'état un changement de statut, avaient refusé de participer à ces rencontres certainement par crainte de la répression. Lors d'une marche Cayenne Kourou qu'il organisera en 87 en soutien aux Kanaks assassinés, ils s'étaient retrouvés à deux!!
Il se présentera aux cantonales de 85 et législatives de 88 prônant par les médias officielles l'abstention révolutionnaire faisant ainsi la « nique » au système français.
Ayant été conseillé par ses amis de l'étranger de rester dans l'ombre par crainte pour sa vie, il ne militera qu'à l'UTG et à la Radio UTG jusqu'aux évènements de Décembre 96 et Avril 97 où il réactive son organisation le FULAC et créa avec quelques camarades l'ASFALTE /NO PASARAN.
En Septembre 2000 il devait rejoindre la Lybie avec d’anciens membres de la Mathaba Internationale pour réactiver les groupes révolutionnaires internationaux. Lui et trois de ses compagnons de lutte de la région (Surimam et La Dominique) mourront dans des conditions étranges avant de rejoindre leur ami Muammar Khadafi pour la fête d’El Fateh le 1er septembre…..
SHAKA KAREBU ex Michel KAPEL
LE POLITIQUE
LAGWIYANN NÒV A KISA SA?
A roun péyi, a nou péyi dimen, kiké a sou prop kò,san RMI,san40%, san alokasyon-lojman-fanmsèl ou koukoun!!!!!
Roun péyi koté to pa biswen maché sou jounou pou rivé trapé roun moso laté.....
Roun péyi koté viv di sa nou ka fé, san gannyen rounn patron a sou noudo, pou vòlò nou...
Roun péyi koté "lesplwatasyon di moun pa moun" ké disparèt; koté nou ké kapab poté lasosyété sa nou pé rousouvré sa nou biswen en pou viv ké nou dignité,san dépann kou roun mandyan di mounn ka fé soidizan la charité.
Roun péyi koté timoun ka alé lékol bònò pou aprann koté yé soti,sa yé sa, ké koté yé divèt alé.
Roun péyi koté tout moun pé monté so prop kaz, pé deplasé annan péyi-a fasilman ké mwayen transpo kolektif byen organizé.
Roun péyi koté chak moun gen so travay parapor a sou kapasité, san piston pou pa fé fengnan.
Roun péyi koté tou sa ki malad ké trapé roun bon mèdsin,médikaman,bon lopital, koté sé ansyen-an ké pouvé pasé yé tan larétrèt ké plézi.
Roun péyi koté lwazir, espòr,aktivité kiltirel ké posib pou tout moun ké pa sèlman pou sé gro chap-ya.
Roun péyi koté ou timoun ké pouvé fè yé etid sipèrèr ké koté nou ké rivé formé nou prop chèrchèr pou yé trapé solysion pou dévelopé péyi-a san détrwi nou péyi, nou patrimwan natirel ké kiltirel.
Roun péyi ki ké pouvé sasé li menm so parténèr ékonomik pou dévelopé so kommers èstéryèr.
Roun péyi koté rasizm,fachizm pa pouvé gannyen; koté y gannyen moun ki pé di sa kiyé ka pansé san pran lajòl, baton ou byen kout fizi.
Roun péyi koté TOUT SA KA MANNYEN RÈD toupiti, jeun kon vyé, ké gannyen tan pran plézi lavi, profité di tout richèss nou danbwa, nou larivyè ké nou lanmè, ké bay divan janmin dèyè, pou mété dibout nou pèp, nou nasyon.
"LAGWIYANN NÒV" a krou-krou-a "Pèp Gwiyanné-a" a li ki fèt patché soufrans ennan bonda systèm lesklavaj-a
-sé amérindyen-yan
- sé afro-maron-ya
- sé afro-kréol-ya
Ké tout sa ké vinn apré trapé roun lavi,pou mannyen rèd ké paré briga yé osi:
- sé karibéyen-yan
- sé latino-amériken-yan
- sé aziatik-a
- sé éropéyen-yan
Nou ka di:
BRIGA
Kont kolonyalis-ya
Kont sé néokolonyalis-ya
Ki ka défann intérè
di l'Eta Kononyalis Fransé-a
Intérè ki oposé a intérè
Di pèp gwiyanné-a
O ! PANGA !
A LAGWIYANN NÒV
KI LA !
SHAKA KAREBU
SHAKA KAREBU ex Michel KAPEL
LE POETE
JE NE SUIS PAS........ARYANN
Je ne suis pas français
Je suis ce que Je suis : foncé
Et ils le savent bien alors
Pourquoi voulez-vous à tout prix
Me faire courbettes et ronds de jambe
Pour me dire "pas comme les autres"
Nègre qu'ils sous entendent
O pardon "gens de couleurs" qu'ils disent.
Et moi je suis là
Et oui je vous dis tout çà
Et pour moi la vie va commencer
En musique, danse et chanson.
Je ne suis pas français right!
Mais ils m'ont donné ce bout de papier
Dont (n'en déplaisent aux aigris-ulcéreux)
Je me sers à tout casser
Pour avancer et franchir leurs frontières
Tout droit sorti de ma brousse et de leur "grandes écoles"
Le "deux coups" encore chaud et bourdonnante la tête
Et le dernier hameçon brisé par l'Aymara et le rapport inachevé
Je ne suis pas français
Allez n'ayez pas de complexe
Je ne suis rien que guyanais
Et pour moi c'est tout
Tout un monde je vous dis qui s'en fout de quelle
étiquette affublée sur son dos et de fait
Et oui je m'en fous
Aryann ouais je te connais bien
Lorqu' Europa-la-défunte a plongé
J'étais dans leur PC de contrôle
Et je vous le jure et croyez moi
Que c'est pas moi qu'a fait çà
Comme une grande elle s'est crachée
Et moi, j'étais là à bosser
Nuit et jour sur leur chronologie sans fin
Aryann ouais pour eux c'est bath
Les milliards paraît-il vont s'aligner
Et nos vingt cinq kilomètre de côtes Guyanaises
De notre si petit pays Lagwiyann
Vont leur rapporter tellement gros
Que dans leur rapports officiels
Plus jamais ils pourront dire
"La Guyane coûte cher à la France"
SHAKA KAREBU LONDON 1979
SHAKA KAREBU ex Michel KAPEL
LE MUSICIEN
Lagwiyann…Péyi-a ké lévé !
Lagwiyann mo kontan to
Pars to sa mo péyi
Kan oun bel djal mo bizwen to
Et to ké jouk laba
A pran fè travay et ké lanmizè.
A pou to lésé tou sa tonbé.
Péyi a ké lévé
Lò to ké viré
(bis)
-2-
Si to pa ka viré
Si to rété dèroh
To ké pédi to tèt
Et to ké pran fè
Pandan sa tan solèy-a ka briyé !
Et to annan frédi-a to ka pran frèt !
Péyi a ké lévé
Lò to ké viré
-3-
Annan to péyi
To paké gen travay
Mé la chasse et pi la pêche
Ké fè to manjé
To ké gen la santé
To ké pouvé briga
Lò tout' to frè ké la
Ké tout' to fanmi !
Péyi a ké lévé
Lò to ké viré
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