•  28 juillet 2015SACOVal-16« Ce n’est pas une foire pour vendre bon marché mais pour créer le système d’approvisionnement communal (SACO) et pour démontrer que le peuple peut diriger l’économie ». Il est encore tôt dans le sud de Valencia, presque huit heures. Presque toutes les caisses sont déjà vides. Partis tout de suite, les haricots : 150 bolivars le kilo contre 500 chez les détaillants privés.

    Ils reste des oignons (80 Bs.), des tomates (120 Bs.), du fromage (420 Bs.). On sent pas mal d’énergie dans cette sixième journée du Saco dans le quartier Trapichito. Beaucoup d’habitants sont venus et savent de quoi il retourne. Un tract circule: Guerre économique: on cache des produits, on les sort en contrebande et on augmente les prix des articles de première nécessité […]. Des opérateurs de partis politiques et les journaux privés des entrepreneurs montent une campagne contre le gouvernement pour lui attribuer la responsabilité de la situation économique, et pour s’emparer de nouveau du pouvoir politique au Venezuela, alors qu’ils sont les organisateurs de cette guerre économique, et – un comble – subventionnés par les dollars du pétrole”.SACOVal-5

    A ceux qui s’approchent pour converser, on explique le projet de ce système d’approvisionnement qui réunit déjà 22 autres communautés de l’État de Carabobo et qui, le samedi 24 juillet, s’est déployé dans 17 autres secteurs (au début on n’en comptait que cinq). Sans comptabiliser cette journée-ci, on a distribué 16 tonnes d’aliments, en faveur de 3855 familles. L’objectif du SACO  est de montrer qu’il est possible d’acheter à prix juste, qu’il y a un sabotage”. Avec divers résultats dans la communauté: les aliments vendus au prix du producteur, la preuve de l’intérêt d’une organisation communale, l’optimisme nécessaire pour affronter une guerre économique qui sévit, sans trêve, depuis deux ans.

    Enseigner par les actes qu’il est possible de lutter contre un tel pouvoir déployé contre une population, qui dans certains cas se livre elle-même au “bachaqueo” (NdT : achat de produits subventionnés par le gouvernement pour les revendre au prix du marché, notamment en Colombie (1). C’est pourquoi Carmen Moldes, de Trapichito, vend depuis cinq heures du matin; Jesús Moreno, militant du Conseil Régional du Pouvoir Citoyen, fait le tour des popotes du « Saco ». On compte douze points de vente de plus que la semaine antérieure. Pour la prochaine ils comptent sur 20. Pour la fin du mois d’août, 50.

    SACOVal-9SACOVal-15Des premiers pas au maillage

    Tu me vends ou tu perds tout” dit l’intermédiaire privé à l’agriculteur. Le prix d’achat est bas – inférieur à ce qu’il devrait être; le prix de revente par le grossiste est élevé; quant au prix final que fixe le détaillant privé, il n’a plus aucun rapport avec le prix initial. Résultat : producteurs appauvris et prisonniers des réseaux capitalistes, et consommateurs soumis à la spéculation et à la guerre économique.

    Une des premières chose auxquelles ont pensé les organisateurs du « Saco » fut de construire un lien direct entre producteurs et consommateurs. Le premier pas dans cette direction fut de s’associer au Centre de Stockage de Valencia, établissement de l’État capable de stocker jusqu’à 2000 tonnes — et qui actuellement, selon Jesús, fonctionne à moins de 2% de sa capacité.

    Quant au transport, il a été mis à disposition par les diverses communautés – camions communaux par exemple, véhicules particuliers —, espaces de vente – maisons, places, etc..  et travail, toujours volontaire. C’est comme ça qu’on a démarré. Les résultats ne se sont pas fait attendre: les points de vente ont commencé à surgir et à générer des excédents – contre l’idée de “bénéfice” – destinés au financement du système d’approvisionnement.

    Avec quelques obstacles en chemin : la tentative de certain(e)s d’entrer individuellement dans le système pour faire du bénéfice personnel, et le refus de vendre les quantités requises de la part du Centre d’Approvisionnement. Face à quoi le système s’est renforcé : ne sont admis à participer que les Conseils Communaux, les Communes ou les assemblées légitimées par les habitants. On a organisé depuis la semaine passée un mécanisme de contrôle depuis le Centre.

    Simultanément des liens se sont noués avec les producteurs – communes, conseils paysans, réseaux de production, etc…. Actuellement, non seulement on acquiert les produits du centre de stockage mais aussi, directement, des producteurs, sans intermédiaire. C’est le cas de la Commune El Panal 2021, qui fournit sucre et prochainement grains.

    Mais pour approfondir ce lien direct et donner force et autonomie au système d’approvisionnement – une économie communale, explique Jésus – l’étape suivante serait de créer directement des centres de stockage dans les communautés. C’est un des objectifs centraux à atteindre – il y a déjà des idées de par où commencer.SACOVal-2-1200x800

    La clef : l’intégralité

    Un des premiers objectifs a été atteint : des équipes capables de gérer la distribution ont été formées. Il ne s’agit pas seulement de distribuer, expliquent-ils, mais d’encourager la production au sein du Saco. Dans ce but on a formé les brigades “Che” Guevara, qui fonctionnent actuellement dans trois des communautés où s’est développé le système.

    En même temps on projette de développer des parcelles productives et des potagers communaux. Il faut avancer vers l’intégralité, analyse Jesús, qui donne l’exemple d’expériences développées à Barquisimeto avec l’Entreprise de Propriété Sociale “Travailleurs Unis” – ex-Brahma S.A. (2) – ou de l’entreprise avicole Souto —également récupérée par ses travailleurs, qui ont mis en place une unité paysanne/communale/ouvrière.

    Nous avons besoin de créer un système en marge du marché capitaliste” explique-t-il, considérant – comme le font d’autres expériences d’organisation dans le pays – que “face à la crise les gens ont commencé à chercher des solutions, à s’organiser pour surmonter la situation”. La guerre, systématique, niée par ses propres dirigeants, ouvre un champ d’action/réaction populaire, d’exercice de créativité, d’apprentissage de pouvoir et de force.

    Tel est le contexte dans lequel est né le « Saco ». Avec un défi : faire face aux acteurs du désapprovisionnement, du vol de la population dont les responsables sont nommés dans les tracts : “Secteur économique criminel, entrepreneurs nationaux ou étrangers d’une bourgeoisie vivant de la rente pétrolière, tous liés aux secteurs de l’importation, distribution, du commerce et, parfois, de la production”.

    Pas seulement le secteur privé mais aussi : “les fonctionnaires corrompus, militaires, policiers et civils infiltrés dans l’État et qui, par égoïsme, individualisme, se servent de l’État pour mener leurs négoces inavouables”.

    Pour Jesús, il s’agit de travailler vers un horizon stratégique : démontrer que le peuple peut diriger l’économie, qu’il en est capable et qu’il est nécessaire d’apprendre pour trouver les moyens. C’est pourquoi il est important “d’obtenir des victoires rapidement, de délégitimer les bénéfices, le marché – pourquoi quelqu’un devrait-il “gagner” ? – livrer la bataille culturelle, sans doute la plus profonde et difficile, faire trembler les fondements d’un système qui modèle encore les désirs et le sens commun de millions de personnes.

    Pour tout cela, le « Saco ». Parce que la possibilité d’en finir avec cet héritage – faiblesse qui donne toute sa force à la guerre économique – réside en grande partie dans le peuple. Celui qui a démontré si souvent qu’on peut inventer, s’organiser et faire face aux tentatives – qui ne cesseront pas – de la droite de mettre un terme à cette expérience de liberté, d’action et de renaissance d’un peuple.SACOValJsica-Vivas

    Notes :

    (1) Lire Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les files d’attente au Venezuela sans jamais oser le demanderhttp://wp.me/p2ahp2-1J7

    (2) Lire (Photos :) Occuper, résister, produirehttp://wp.me/p2ahp2-1UN

    Texte : Marco Teruggi. Contact : @Marco_Teruggi. Photos : Orlando Herrera(contact: @landulf4) et Jesica Vivas, militante du Saco.

    Source : http://laculturanuestra.com/no-podemos-contra-la-guerra-economica/

    Traduction : Thierry Deronne


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  • Interview complet de Line LEGRAND

    Suivez ce lien pour voir une interview complète de Line expliquant  la situation

    https://vimeo.com/134423373

     


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  • Verdict de l'ONU : La France n’est pas le pays des droits l’homme

    Le 23 juillet 2015 dans l’après-midi, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a rendu ses recommandations concernant la France, faisant suite à l’examen périodique qui s’est déroulé au début du mois de juillet à Genève. Lois antiterroristes, surveillance, respect des minorités, milieux carcéral et violences policières, droit d’asile et le sort des migrants, des Roms, Outre-Mer : la France est loin d’être le pays des droits de l’homme.

    « Doit-on se réjouir ou s’inquiéter ? La quasi-totalité des violations des droits de l’homme dénoncées par l’ACAT a fait l’objet de recommandations du comité au gouvernement français, sur les questions de rétention de sureté, sur les violences policières,  de surpopulation carcérale, sur les procédures prioritaires et l’absence de recours effectif et égal pour tous les demandeurs d’asile, et sur le sort des migrants, notamment en outre-mer » commente  Eve Shahshahani, responsable asile à l’ACAT.

     VIOLENCES POLICIERES ET SURPOPULATION CARCERALE

    Le comité a notamment estimé qu’il  n’y a actuellement en France pas assez de contrôle sur la manière dont les forces de l’ordre font usage de la force, ce qui accroit les risques de violences policières et alimente un climat d’impunité. La dignité des personnes détenues, qu’il s’agisse de nationaux ou de migrants, en métropole et plus gravement encore en Outre-Mer, fait l’objet d’une vigilance particulière du  Comité.

     ASILE

    En matière de droit d’asile, les experts considèrent que la France ne respecte toujours pas le droit à un traitement égal et à un accès effectif au recours et au juge pour tous les demandeurs d’asile. Ils insistent sur la nécessité d’examiner au fond chaque demande d’asile et mettent en garde contre les présomptions légales et les risques de refoulement [6].

    D’une manière générale, le Comité souligne que c’est la logique administrative et répressive qui règne en France, sans garanties légales et transparentes suffisantes, qui met la France en faute.

    « Le gouvernement, dont on attend des mesures concrètes pour obéir aux recommandations des experts de l’ONU, semble bien peu disposé aux compromis.  La France a au contraire passé en force de nombreuses réformes contraires à l’esprit des recommandations du Comité, notamment en ce qui concerne l’asile et l’immigration, et persiste dans sa surdité, sans dialogue, comme le démontre l’actualité récente sur le Flashball »  déclare Salomé Linglet responsable prisons, police et justice à l’ACAT.

    Contacts :

    Salomé Linglet, responsable prisons, police et justice à l’ACAT : 06 69 94 89 64

    Eve Shahshahani, responsable asile à l’ACAT : 07 82 06 92 14

    Sources  http://www.acatfrance.fr 

     

    RECOMMANDATIONS DE L’ONU

    Verdict de l'ONU : La France n’est pas le pays des droits l’homme

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  • Venezuela : Le crime se prépare Jean ORTIZ

     

    Le crime se prépare, comme en 1973 au Chili de l’Unité Populaire. La campagne de discrédit, de déstabilisation, contre Caracas, s’accélère avec le déchaînement,  l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.

     Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amérique latine, notamment afin de mettre en place les Zones de libre-échange transatlantique et transpacifique, vastes entreprises de recolonisation. Cela passe par le renversement, « électoral » et/ou insurrectionnel de la révolution vénézuélienne, pièce maîtresse du puzzle émancipateur continental, et dont la chute provoquerait, selon le gouvernement étatsunien, des « effets domino », des réactions en chaîne. Caracas est en effet l’architecte du système souverain d’intégration continentale, insupportable pour les intérêts géoéconomiques de Washington, dans une région qu’il dominait sans partage depuis le 19ième siécle et la « doctrine Monroe » (1823). « L’empire » voudrait en finir avec les « restes du chavisme » : Petrocaribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Correa, Kichner, Dilma, Morales et Maduro, ces empêcheurs d’impérialiser en rond.

    Le crime se prépare contre Caracas, la nouvelle opération « Sortie » se met en place, et la solidarité gronde peu. Rappelons qu’au Venezuela l’essentiel de l’économie est encore aux mains du secteur privé et 80% des médias à l’opposition, que la droite relaie toutes les ingérences extérieures ( le néo-franquiste parti Populaire espagnol a proposé que le prix Sakharov 2015 soit attribué à cette droite putschiste vénézuélienne...à défaut de Franco, déjà décédé). Ingérences et provocations s’accélèrent à l’approche des législatives du 6 décembre, notamment en utilisant le différend territorial entre le Venezuela et la Guyana (ex Guyane britannique), au sujet de l’Esequibo. Le gouvernement de la Guyana et son nouveau président David Granger, manipulés, refusent de reconnaître l’accord de Genève de 1966, qui déclare « zone en litige » l’Esequibo.

    La campagne d’intox est grassement et salement financée par le lobby pétrolier yankee, par la multinationale pétrolière Exxon Mobil, qui a obtenu de la Guyana des concessions juteuses (« Bloque Starbroke ») dans la zone en litige, et opère, exploite le brut, sans précautions et en toute illégalité.

    Caracas s’en tient à une « attitude diplomatique de paix », soutenue par le Mercosur lors de sa récente réunion au Brésil, tout en revendiquant « ses droits historiques » ; mais l’occasion est trop belle pour Washington qui tente de transformer en conflit bilatéral le différend territorial. Le sous-secrétaire américain pour l’hémisphère sud, Roberta Jackson, jette de l’huile sur le feu. Le décret du président Obama considérant le Venezuela comme une « menace  pour la sécurité des Etats-Unis », couvre tous les mauvais coups.

    La guerre économique (pénuries, accaparement, stockage, détournements, corruption grandissante, spéculation sur la monnaie, inflation importante) se poursuit de plus belle et fatigue la population. Les groupes paramilitaires se préparent... Lorsque le gouvernement se défend, que la justice arrête et juge ceux qui confondent opposition et sédition, la révolution est accusée par les « troïkistes » de là-bas (et d’ici), de « totalitarisme », de « violation des droits de l’homme ». Les séditieux deviennent des « martyrs », des « dissidents », des « prisonniers politiques ». Henry Kissinger reçut le Nobel de la paix après le crime commis au Chili... Un grand classique. Pas de liberté hors du marché. Pas touche au capitalisme, indépassable et bienfaiteur de l’humanité. Les mêmes je vous dis, FMIisés, Merkélisés, qui n’aiment les peuples qu’enchaînés, soumis, bien saignants...

    Si nous ne réagissons pas à la hauteur des enjeux, si nous cédons au pilonnage, j’ai peur que demain nous disions : « Qu’elle était belle cette révolution ».

    Source http://www.humanite.fr

     

     

     


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  • CONTINENTAL NOTÍCIAS DA SEMANACONTINENTAL NEWS OF THE WEEK

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    ACTUALITES CONTINENTALES DE LA SEMAINE

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