•  Editorial du journal O Trabalho du courant du même nom du Parti des Travailleurs du Brésil. 

     


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  • Rencontre avec Elie DOMOTA.

    Proverbe : « On ne dissimule pas un cadavre d’éléphant sous des feuilles. »

    En ce mois de Juillet 2016, nous avons le grand plaisir d’accueillir dans notre émission Elie DOMOTA, militant sans compromis contre l’exploitation capitaliste coloniale et pour la libération nationale de la Guadeloupe et de son peuple. C’est au cours du mouvement de grève du LKP de Janvier 2009 que le grand public a découvert ce membre du syndicat UGTG et du collectif LKP, mais bien entendu l’engagement politique d’Elie date de longtemps. Dans cette émission, il nous dit comment il est venu au militantisme. Il nous parle d’Histoire, de négationnisme colonial et de l’action collective (UGTG, LKP, COSE, Fondation Frantz Fanon) en cours en justice contre l’État français au sujet de l’indemnisation des propriétaires d’esclaves après l’abolition. On discute également des récentes luttes sociales, des échéances à venir et d’autres sujets encore. Bonne écoute !

    Wozan Monza feat. Mouvman Kiltirel Voukoum « Konba »
    Gérard Lockel « Lendépendans »
    Madame Mavounzy « Diab la pren yo »

    Ecoutez en Kréol

    http://www.cases-rebelles.org/emission_66_kreyol.mp3

    Ecoutez en françaix

    http://www.cases-rebelles.org/emission_66.mp3

     


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  •  SOURCES http://www.cases-rebelles.org/

    Ces portraits représentent 100 personnes, qui à nos yeux, ont été victimes de l’État policier de 1948 à 2015. Victimes de la police, des gendarmes. Percutés par une voiture de police, tués par balle, noyés ou écrasés dans leur fuite, étouffés lors d’arrestation, étouffés lors d’expulsions, morts en prison, exécutés lors de mouvements sociaux, bref dans un tas de circonstances diverses. Parmi ces cas quelques-uns – très peu- ont obtenu une forme de reconnaissance et de justice. Mais pour la grande majorité on fait face à des non lieux, quelques peines de sursis et aussi des affaires qui n’ont donné lieu à aucune enquête. Cette mise en lumière a pour but de matérialiser un flux permanent de personnes qui perdent la vie et le pouvoir meurtrier des forces répressives. Bien entendu il n’est même pas question ici des blessés. En ce jour de commémoration il n’est pas question avec ces portraits de déranger les familles ou de réactiver les douleurs de la perte et de l’injustice. Mais il y a cent affiches et il pourrait y en avoir beaucoup plus. Paix et amour aux victimes, à leurs proches. Et que l’impunité cesse.1

    Pour la 9ème commémoration de la mort de Lamine DIENG, Xonanji du collectif Cases Rebelles avait réalisé le dessin de 100 victimes de la police française.2 On voulait revenir avec elle sur le projet en attendant de pouvoir enfin3 partager largement le fruit de ce gros travail avec individuEs et collectifs.

    Comment s’est construit le projet des 100 portraits ?

    Pour la commémoration pour Lamine Dieng en 2015 nous avions amené des portraits de victimes de violences policières aux États-Unis. Avec Ramata Dieng on souhaitait faire un lien entre les victimes en France et celles aux États-Unis, pour montrer encore le côté systémique et raciste de cette violence quel que soit l’endroit. On est venuEs avec quelques portraits – Tamir Rice, Natasha McKenna, Idriss Stelley… – dessinés par Oree Originol, un artiste américain qui fait un travail génial (Justice for Our Lives). Pour 2016, M.L. a proposé, parmi d’autres choses, qu’on aligne dans la rue, avant la Marche de commémoration, un maximum de portraits de victimes de la police française. La mort de Lamine, comme celle des autres victimes, n’est ni accidentelle ni un cas isolé, et un grand nombre de portraits pouvait servir à montrer et rappeler cela. J’ai proposé pour donner de l’unité de les dessiner et on a décidé de partir sur 100 ; 100 portraits de personnes qui ont été tuées ces 70 dernières années. Dans cette série de dessins la plus ancienne victimes est Antonin Barbier4 , et la plus récente est Babacar Gueye5 .

    Pour préparer l’action et s’assurer qu’il y ait du monde pour porter, sur les réseaux sociaux on a invité les gens à venir participer à cette action, et à s’inscrire à l’avance. Des gens ont relayé. Le collectif Ferguson In Paris, partie prenante de l’organisation nous a aidé à essayer de mobiliser ainsi que Joao Gabriell, et le collectif Quartiers Libres a aussi bien relayé : mais très peu de personnes se sont inscrites, c’était pas très encourageant. On remercie d’ailleurs énormément celles et ceux qui se sont inscritEs auparavant. On remercie aussi beaucoup le FUIQP qui a relayé l’action, des membres étaient présenteEs le jour même, et le FUIQP 59-62 la veille, le 17 Juin, a fait une action dans le quartier populaire de Lille-Fives. Le jour même de la commémoration beaucoup de personnes étaient finalement présentes et partantes pour porter des portraits. L’action a eu lieu et a été filmée pour un projet en cours de Cases Rebelles avec Vies Volées.

    des informations erronées. M.L. et A.L. du collectif ont rédigé un petit texte sur les circonstances de la mort de chacune des 100 personnes. C’était un travail assez fastidieux.

    Que peux-tu dire à propos du dessin précisément?

    Je peux dire que ça a été un travail assez énorme. Il a d’abord fallu rechercher des photos de victimes en se basant notamment sur le liste de Bastamag et d’autres. Il y en a un certain nombre en ligne, mais pour beaucoup il faut vraiment faire des recherches, notamment sur les circonstances. Donc ça a demandé beaucoup de temps, d’autant qu’on recoupait tout par différents recherches pour ne pas diffuser des images ou

    En parallèle je dessinais à partir des photos récupérées. Je me suis inspirée des dessins d’Oree Originol : un dessin noir et blanc, quelques traits et peu de détails, en gardant le même style pour chaque portrait. En tout j’ai dessiné une soixantaine de visages. Comme on voulait aussi que soient présentes dans la série des 100 des victimes dont les photos ne sont pas trouvables en ligne, j’ai dessiné des silhouettes6 pour ces personnes-là. Donc si je résume ça fait 100 portraits en 2 mois, tous les soirs et tous les week-ends, avec une moyenne d’1h30 par portrait. J’en profite d’ailleurs pour remercier les autres membres du collectif, mon amie H., Deadstar ; leur soutien et œil avisé pour ce travail m’ont été précieux ! Et aussi Ramata et Abdourahmane Camara pour leur aide.
    Il a fallu aussi faire un travail de stockage et de récupération de cartons assez conséquent et des sessions découpages, collages, jusqu’au dernier moment.
    Toute cette concentration de travail sur un temps limité, sachant que le collectif n’est pas très grand, que ce n’est pas un collectif de lutte contre les violences policières et qu’on continuait en même temps à produire textes et émissions, c’est tout cela qui a fait qu’on a été un peu dépasséEs en terme de matériel… et de précautions minimales de sauvegarde.

    Dès le départ, c’était évident pour nous que cette série de portraits n’allait pas exister seulement un jour, mais qu’elle serait à disposition. Qu’ils soient diffusés. Qu’on puisse retrouver les portraits dans différents mobilisations, dans des villes, des lieux différents. Que des familles de victimes, des collectifs de soutien puisse les ajouter à leurs propres actions. Cette série de 100 portraits est une modeste contribution à la lutte contre les violences policières et elle n’a du sens que si elle existe dans la rue.
    Après on se posait aussi la question de ne pas réactiver la douleur des familles, des proches, qui verraient réapparaître les leurs parmi ces portraits, contre leurs volontés. C’est important pour nous.

    Pour ce qui est de la diffusion et des utilisations futures, c’est bien si les individuEs et collectifs nous contactent pour nous informer des utilisations qui en seront faites, et n’oublient pas de citer que c’est le collectif Cases Rebelles qui a réalisé ce travail, dans le cadre d’une collaboration avec Vies Volées. Ensuite, être informéEs des utilisations, ça nous permet aussi de soutenir ces actions d’autres personnes/collectifs, et de rester en contact.

    Avant la commémoration pour Lamine Dieng et l’action des portraits, on a bien entendu envoyé des petits formats à Ramata pour avoir un avis. Mais aussi au Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, Abdourahmane Camara et Amal Bentounsi7 pour les informer du projet. Ils nous ont remerciéEs et étaient enthousiastes au sujet de ce projet. Le jour même d’autres collectifs sont aussi venus nous voir. Et nous avons donné les portraits de leurs proches à Amal (et pour les familles de UNPA), et au collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras qui étaient présentEs ce jour-là.

    C’est quoi la suite ?

    La suite c’est récupérer mon ordinateur et les fichiers, les diffuser, et surtout continuer le dessin. Remplacer les silhouettes par des visages. On cherche notamment des photos de victimes du 17 octobre 61, et des photos d’autres victimes. Si des personnes ou des collectifs ont des photos à nous envoyer, ils peuvent nous contacter sur contact [at] cases-rebelles.org

    (Interview : Juillet 2016)
    ** Big up à Mue Mpuati, Collectif Vies volées, Oree Originol, Ferguson in ParisJoao GabriellFUIQP et plein d’amour à celles et ceux qui ont porté des portraits le 18 Juin !! **

    1. Texte dit lors de la commémoration pour Lamine DIENG organisée le 18 Juin par le collectif Vies Volées. []
    2. L’image dans cet article montre Jacques Nestor tué en Guadeloupe en mai 1967. Il est là parce que c’est la police française qui est responsable de sa mort mais on rappelle que pour nous la Guadeloupe ce n’est pas la France. []
    3. L’ordinateur portable qui contient les fichiers est en réparation et nous n’avons plus accès  temporairement aux fichiers non sauvegardés ailleurs dans la précipitation de la finalisation. []
    4. tué pendant une manifestation de mineurs à Saint-Étienne le 22 octobre 1948 []
    5. Babacar Gueye a été tué à Rennes le 3 décembre 2015 []
    6. un contour de visage []
    7. Urgence Notre Police Assassine []

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